Reconversion enseignants primaires

Reconversion chefs de produits textiles
1 décembre 2015

Ils sont diplômés en littérature, en compatibilité ou encore en finance et sont à la recherche d’emploi. Aujourd’hui, ils sont enseignants dans des écoles primaires privées pour assurer l’année scolaire 2015/2016. C’est la reconversion qui a permis à ces diplômés à la recherche d’emploi, d’intégrer le marché du travail.

Focus.

Le premier Centre d’Orientation et de Reconversion Professionnelle qui vient de voir le jour en Tunisie, fruit de la collaboration entre le Fonds Emploi de la GIZ mandatée par le Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement et la Chambre Tuniso-Allemande de l’Industrie et du Commerce, a annoncé la première opération de reconversion de 30 diplômés de l’enseignement supérieur et leur intégration professionnelle qui a, d’ores et déjà, été engagée.
Grace à un partenariat avec le Bureau Régional d’Emploi des Cadres de Sousse (BREC Sousse), 28 de ces 30 chercheurs d’emploi sont actuellement en poste en tant qu’enseignants dans des écoles primaires privées pour assurer l’année scolaire 2015/2016.

Zoom sur cette reconversion professionnelle
Le BREC Sousse qui a lancé préalablement un appel à candidatures pour la reconversion d’enseignants du primaire a reçu 280 candidats dont 90 ont été retenus suite à des entretiens individuels se basant les critères de la motivation pour le métier d’enseignant du primaire, la capacité de communication, la ponctualité ainsi que la présentabilité.
Ces candidats ont été conviés à un assessment center pour le moins inhabituel !
Dans cet assessent, la discussion est animée et les sujets de discussion sont divers, place à l’interaction ! Alors que les candidats participent à des activités de groupe, à des brainstormings, à des discussions ainsi qu’à des expositions de leurs points de vue face à une assemblée d’une vingtaine d’autres candidats, les experts du CORP les évaluent selon des critères techniques et psychosociologiques.
Suite à cette phase de sélection finale, 30 candidats ont été retenus. Tous, titulaire d’un bac +3 au moins, ces jeunes gens en recherche d’emploi ne disposent pourtant pas des compétences leur permettant d’assurer la fonction d’enseignant du primaire.
Les candidats retenus ont suivi une formation de provenance allemande qui a été calibrée et adaptée aux standards et spécificités du marché de l’emploi tunisien. Ainsi, ils ont passé 21 jours d’immersion dans un bain de connaissance à raison de 6 heures par jour ou ils ont étudié la psychologie de l’enfant et de l’éducation, la médiation pédagogique, le droit … les résultats sont probants ! « C’est une formation au métier qui est très professionnelle, explique une jeune femme. « Nous bénéficions aussi de cours dispensés par des experts et nous le sentons»

TEMOIGNAGE

Rakya Mahjoub, 38 ans, titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en sciences comptables. Devant la difficulté à trouver un emploi dans sa spécialité, elle répond à l’appel à candidatures du BREC Sousse. Si pour les experts du BREC, son niveau est perfectible, elle ne répond pas encore aux standards de l’enseignement. Une formation lui est donc proposée pour compléter ses connaissances. Suite à cette formation, Rakya passera une deuxième évaluation, sans garantie de réussite chez la structure d’accueil. Cependant, le CORP affiche un taux de réussite de 92 %.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?
« Petite, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. Ou plutôt : je ne savais que trop ce que je ne voulais pas faire. Il m’a fallu des années pour le comprendre, mais tout s’assemble. Ce que je voulais faire, c’est créer, concevoir, imaginer, partager, communiquer. Que ce soit manuellement ou intellectuellement d’ailleurs. Que ce soit concret ou virtuel.
Je voulais d’un métier pas comme les autres ou je me sentirais comblée et heureuse jour après jour.
Être enseignante du primaire est un privilège, ceci d’autant plus que la matière première est l’humain, mieux encore, à l’âge le plus malléable. Bonne ou mauvaise, l’influence d’un enseignant peut s’imprimer pour la vie. Qu’ils soient ingénieurs, médecins, politiciens, économistes, etc., ils doivent tous quelque chose à un enseignant. »

Que vous a apporté concrètement cette formation ?
« J’ai adoré ça ! Il y avait des jeunes, des moins jeunes, bref un public diversifié, c’était profondément enrichissant. En revanche, pas facile de supporter cette rude concurrence entre tous les candidats convoqués. Quand on a déjà une vie professionnelle derrière soi, on n’aborde pas les choses de la même façon et heureusement que nos enseignants arrivaient à concevoir cela. On nous a réellement aidées en nous expliquant ce que l’on attendait concrètement de nous.
Au-delà des acquis théoriques je garde à l’esprit une ouverture extraordinaire sur autre chose qui m’a permis de progresser, d’aller de l’avant.»